Levée de capital – «Stratégiques», Private Equity ou Family Offices?
Ce bulletin traite des clés de la réussite pour une levée d'équité et de savoir lequel des "Strategiques", Private Equity ou Family Offices peuvent être le meilleur partenaire d'affaires.
Voici un court rappel :
Les « Stratégiques » sont les entreprises œuvrant dans votre industrie ayant un motif commercial pour investir dans votre compagnie. Ce partenariat leur permettra de gagner non seulement un avantage commercial, mais également l’opportunité privilégiée de vous acquérir plus tard. Avec cette option d’achat ou de vente, il reste important de définir un mécanisme de sortie équitable pour tous lors de l’investissement. Identifié comme corporate venturing, certaines grandes corporations ont même leur propre équipe d’investissement responsable d’analyser ce type de participation.
Les Private Equity sont des investisseurs cherchant à acquérir/investir dans une entreprise et la revendre à profit dans un court horizon de temps. La maturité et la profitabilité sont à la base de leurs critères, mais pour maximiser la valorisation à la sortie, ils cherchent avant tout des modèles d’affaires favorisant la croissance externe, la consolidation de marché par acquisition et l’optimisation des coûts. Pour y arriver, les PEs requièrent souvent une position de contrôle et sont impliqués de près dans les opérations. Leur période d’investissement moyenne oscille entre 5 à 7 ans et leur mécanisme de sortie est souvent prédéfini et à leur avantage.
Les Family Offices cherchent à investir à long terme pour le bénéfice de familles ou d’individus fortunés qu’ils servent. Ils ont généralement une plus grande aversion au risque et sont moins impliqués dans la gestion des opérations. Leur approche vise à monnayer leur investissement par la redistribution constante des profits plutôt que par une éventuelle vente. Les FOs limitent également leur horizon aux entreprises en bonne santé, mais sont moins agressifs dans l’optimisation des coûts que les PEs qui doivent supporter un plus important fardeau d’emprunt lié à leur structure d’acquisition. Ce faisant, les FOs ne requièrent généralement pas le contrôle et leur implication dépasse rarement une participation sur le conseil d’administration.
Véhiculer votre message
Malgré un contexte où les réserves latentes d’investissement (dry powder) ne cessent de grandir, les gestionnaires de fonds n’assouplissent pas leur exigences de rendement. Comme les investisseurs restent très sélectifs, vous devrez œuvrer à gagner l’attention de ces capitaux.
Les stratégiques et FOs sont bombardés de demandes d’investissement faisant en sorte que certains préfèrent eux-mêmes trouver leurs cibles. Pour les PEs, le plus gros obstacle est de satisfaire leurs critères en matière de taille et de profitabilité. Aussi, en raison du faible nombre de PEs au Québec, il faudra probablement élargir votre territoire cible d’investisseurs potentiels; une compétition accrue hors Québec pourrait vous attirer une valorisation plus généreuse.
Ces trois types d’investisseurs s’attardent généralement aux investissements au-dessus de 5 à 10M$; pour tout projet plus petit, à leurs yeux, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Finalement, si vous accédez à un investisseur, son attention sera limitée; votre message devra être clair et succinct. L’encadré à droite trace les lignes directrices d’une présentation cohérente et efficace. Bien que nous conseillions d’avoir une circulaire d’information confidentielle prête avant d’entamer vos démarches, nous suggérons de la garder pour une étape subséquente.
Valorisation
Il est crucial que votre démarche puisse chiffrer et illustrer comment votre investisseur obtiendra un retour sur son investissement. Similairement à un contexte de vente, il faut tracer la ligne entre ce que vous voulez et ce qu’objectivement votre compagnie vaut. La méthode de valorisation la plus répandue sur le marché est d’appliquer un multiple à votre profitabilité historique (malgré leur importance, vos projections risquent de peser très peu dans la balance). Ce multiple sera facteur des transactions similaires, de votre taille, de votre potentiel de croissance, de votre industrie, etc. Souvent, les deux parties en viennent à une valorisation similaire. Dans le cas contraire, faire appel à un expert indépendant peut dénouer l’impasse.
Pour éviter de laisser votre sort au hasard à la fin du partenariat, il est de bonne pratique de sceller le mécanisme de sortie dans les documents de levée de capitaux. Ce mécanisme devrait correspondre aux mêmes bases que l’entente initiale. Le revers de la médaille d’un fort multiple à l’entrée, qui minimise votre dilution, est que ce même multiple sera appliqué à la sortie. Ce faisant, la sortie devient plus complexe : rachat plus coûteux ou une diminution de votre part de la plus-value lors d’une vente.
Choisir le bon partenaire
Pour commencer, il est important de bien comprendre quelles sont les attentes des investisseurs dans la gestion des opérations. Les sujets à clarifier sont les suivants :
- Quelle sera ma marge de manœuvre pour les dépenses en capital, les embauches et les acquisitions ?
- Comment allez-vous financer cet investissement et quel en sera l’endettement futur ?
- À qui devrais-je rendre des comptes et avec qui je travaillerai ?
- Qui sont vos bailleurs de fonds ?
- Chargez-vous des frais de gestion ?
- Quelles sont vos expériences avec les compagnies de ma taille et dans mon secteur d’activité ?
- Mise à part votre mise de fonds, comment pouvez-vous aider ma compagnie ?
- Quel sera le temps nécessaire pour une décision favorable et une clôture ?
- Pouvez-vous me fournir des références d’autres entrepreneurs avec qui vous avez fait affaire ?
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